lundi 7 juillet 2014

L'avortement chirurgical de Sanezou, maman de deux enfants

Après avoir eu mes deux enfants, j'avais décidé de faire une pause. Avec mon compagnon nous ne sommes pas contre l'idée d'avoir un troisième, mais pour plusieurs raisons nous avons décidé d'attendre un peu. Sauf que la vie nous joue parfois de mauvais tours auxquels on ne s'attend pas forcément. Bref lorsque j'ai découvert que j'étais enceinte, je savais que je ne pourrais pas le garder. Pourtant je ne pouvais pas m'empêcher de m'en vouloir de prendre une telle décision même si mon conjoint me soutenait quelque soit mon choix.

Certains disent qu'on va tuer un petit être, un bébé. Mais à l'état de cellule peut-on parler d'être vivant ? de Bébé ? je me suis rattaché à cette idée. Au stade ou j'ai découvert que j'étais enceinte, ce n'était alors qu'un amas de cellule en développement. Je me disais le cerveau n'est pas construit, il n'y a pas la matière grise, il n'y a donc (pour ainsi dire) "Rien".
C'est peut être idiot d'avoir pensé tout ça. Ces pensées sont très terre à terre, mais ça m'a aidé. Le plus dur était de trouver les personnes a qui en parler car à ce moment on parlait de la modification de lois en Espagne sur l'IVG et qui avait par ailleurs remis la question à l'ordre du jour en France. 


J'avais peur. Peur qu'on me juge, qu'on ne comprenne pas ma démarche. J'avais même peur d'en parler à mon médecin. 
Et puis on m'a parlé du planning familial. Là-bas les gens ont été super, ils m'ont écoutée, ils m'ont laisser parler, poser des questions, ils m'ont même donné le nom d'un médecin pour effectuer la première visite en qui on pouvait avoir confiance, et tout c'est très bien passé.
Puis on a été reçues par la sage femme qui nous accompagnait à nos lits (elle s'est par ailleurs excuser de son retard pour avoir oublier de s'être réveillée). Nous étions toutes dans la même pièce. Elles s'est occupé de nous chacune notre tour de la même façon et j'ai retrouver ce coté "mère poule" quand j'étais à la maternité.
L'une après l'autre nous somme allées au bloc. Le brancardier avait un coté enfant malgré son âge, nous avons un peu rigolé sur le trajet et m'a même promis de me donner une couverture s'il la trouvait car je mourais de froid. Et il a tenu sa promesse. Puis on m'a installée en bloc. Là j'ai commencé à paniquer. Tout allait très vite, la perfusion, l'installation sur le table, et tout le reste. Je me suis mise de nouveau à pleurer alors que le personnel était si gentil. Pour eux ce n'était qu'une intervention comme une autre, un acte anodin. Mais pour moi c'était le moment ou j'allais peut-être regretter mon geste. Pourtant je ne pouvais plus faire marche arrière. La sage femme m'a de nouveau rassurer, en me disant que tout allait très bien se passer, qu'elle s'occupait de tout. Elle m'a demander pourquoi je pleurais mais je n'ai pas voulu répondre et elle n'a pas chercher a insister continuant de me rassurer. J'ai juste eut le temps de lui dire que j'avais peur et puis je me suis endormie les larmes aux yeux.
Mon conjoint est venu me chercher. On a rigolé un peu en attendant l'heure de départ, puis on est rentrés tous les deux. J'ai retrouver mes deux enfants le soir et j'étais heureuse de pouvoir m'en occuper sans mal.

Alors je suis allée sur un forum chercher quelque réponses à mes questions (merci à celles qui m'ont répondu et soutenue).

Est ce que j'allais être obliger d'écouter, de regarder l’échographie ? (en faite cette lois n'existe qu'aux Etats Unis)
Est ce que j'allais être contrainte d'utiliser la médicamenteuse plutôt que la chirurgicale ?(malgré que dans le texte de lois on nous dit avoir le choix)


Puis on m'a conseillé d'aller à l’Hôpital Joseph Ducuin. Je connais cet établissement pour y avoir mis au monde mon fils. Et le personnel de la maternité avaient été Génial. De vraies mères poules.
J'ai donc pris rendez-vous et je me suis rendue là-bas au service d'ORTHOGENIE. La sage femme qui m'a reçue à été fabuleuse. Souriante, rassurante. Je ne sentais aucun jugement ou pitié de sa part. Elle m'a fait l'échographie. Mais malgré sa gentillesse ça été dur parce que le sentiment de culpabilité est revenu et j'ai fondu en larmes. La sage femme a eu alors des paroles réconfortantes qui m'ont redonné confiance. Elle s'est occupée de tout, pris les rendez vous les plus proches, et m'a laissé le choix de la méthode à effectuer (en faite la où j'en étais a ce moment j'avais plus trop le choix) Mais peu importe puisque j'avais choisi la chirurgicale.

J'y suis retournée quelques jours après pour voir le gynécologue, l'anesthésiste et enregistrer mon hospitalisation. Tous se sont montrer très professionnels. La gynécologue m'a tout expliqué en détail et ma conseillé pour la suite et prescrit les ordonnances.
Jusqu'au Jour J de l'opération, j'étais nerveuse. Je n'avais gout à rien. J'avais un peu peur de l'intervention mais en même temps j'avais hâte d'y être que toute cette histoire se termine au plus vite. J'avais peur aussi de l'après. De regretter mon choix et de faire une dépression.

Puis le grand jour est arrivé. Je me suis rendue seule à l’hôpital. Dans la salle d'attente, deux autres filles sont arrivées (l'une avec sa mère et l'autre son amis) On ne s'est pas parlé, nous n'avons rien échangé. Mais j'imagine qu'on savait toutes les trois pourquoi on était là. Chacune avait ses raisons et peu importe quelles étaient. On allaient toutes les trois pour la même intervention. Ça ma rassurée, j'avais un sentiment de soutien même si chacune de nous allait le vivre de façon différente et bien personnelle.



Quelques minutes plus tard je me suis réveillée en salle de réveil, de nouveau en larmes. Je ne voulais voir personne, ne parler à personne. Le personnel s'est montré très discret alors que je cherchais à me cacher sous les couvertures. Seul le Brancardier (le même qui m'avait emmenée) est venu m'apporter de quoi essuyer mes larmes. Il m'a ramener dans la salle ou les autres filles étaient déjà revenues. Je suis rester cachée sous les couvertures tentant de me calmer. Après un petit mot gentils il est partit et la sage femme est venue me demander si j'avais besoin de quelques choses et si j'avais mal. Et puis elle m'a laissée tranquille le reste de la matinée. Après quelques minutes ou heures ou je me suis remise progressivement de l'anesthésie, j'ai commencer à me sentir un peu mieux, à me faire une raison. L'intervention était terminée, tout s'était bien passé, je ne pouvais plus revenir en arrière et je pouvais retourner de l'avant. Je me suis surtout rendue compte que toutes mes inquiétudes à l'idée de garder ce bébé s'étaient envolées. Le terme employé va paraître dur mais c'était comme si j'avais un fardeau en moins sur le dos. J'étais de nouveau libre. Et je me sentais bien.




Je tiens surtout à remercier tous les gens (surtout le personnel de l’hôpital Joseph Ducuin) pour leurs gentillesse, leur réconfort, leur soutien et leur humanité.

Voilà, ça peut-être été un peu long mais aujourd'hui je ne regrette en rien ma décision. J'espère que mon témoignage aidera certaines d'entre vous dans leur choix. Et je vous souhaite à toutes et pour celles a venir, beaucoup de courage.
Ne vous laissés pas influencer dans vos choix vos démarches, ne faites rien qui puisse aller à votre encontre. Suivez votre instinct écoutés ce que vous dit votre cœur. Pensez à peser le pour ou le contre de votre décision, les difficultés a surmonter même si cela est dur.
Cette décision de garder ou non un enfant ne dépend pas du conjoint, des parents, des autres, de leur choix de leur décision de leur façon de pensée, de leur idéologie ou autre. Cela ne dépend que de vous.

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