jeudi 16 février 2017

Hélène, deux situations différentes, deux décisions différentes

J'avais 17 ans, c'était ma première fois, je n'ai pas osé le dire, le garçon ne m'a pas demandé. j'étais amoureuse et insouciante, toute à la découverte de ma nouvelle expérience.

Ma mère m'a demandé depuis quand je n'avais pas eu mes règles... je n'en savais rien, vraiment inconséquente. cela faisait 5 semaines. ma mère a pris les choses en main : entretien avec une assistante sociale et une psy. 



J'ai mal vécu l'avortement par aspiration, sous anesthésie locale. J'étais seule, j'étais mal, je me suis retrouvée allongée dans les toilettes, sur le carrelage froid. Mais... quel soulagement, je n'aurais pas pu passer mon bac, je n'aurais pas pu faire les études que j'ai faites. Et finalement, mon petit copain, plus vieux que moi, m'a quittée quelques mois plus tard. 

Tout ça pour dire que l'avortement n'est pas une partie de plaisir, mais il est vital que ce droit soit maintenu. c'est le choix de chaque femme, chaque couple ! 

À 28 ans, je suis tombée enceinte, je savais que le père ne voudrait pas assumer pour différentes raisons. j'ai pris le temps de la réflexion (10 jours), où j'ai pesé le pour et le contre... et finalement, j'ai décidé de garder cet enfant. J'ai annoncé la nouvelle au père, qui m'a demandé d'avorter, mais ma décision était prise, j'ai assumé la grossesse seule, l'accouchement, et l'éducation de cet enfant. 

Le père ne l'a pas reconnu et n'a jamais voulu le connaître. Mon fils a grandi très entouré de sa famille, d'amis, d'adultes (crèche, garderie, sport, musique, prof, etc). Il est bien dans sa peau et a 21 ans. 

Il n'y a pas longtemps, j'ai failli tomber enceinte. Mon nouveau compagnon a 3 filles, on a du mal à s'en sortir financièrement. et on est un peu vieux pour avoir un nouvel enfant. je n'aurais pas hésité à avoir recours à un avortement médicamenteux. Tout ça pour dire que chaque situation dans la vie est particulière (âge, situation maritale, financière, professionnelle, personnelle). Et pour dire aussi que si je n'avais pas eu un bon boulot et un bon entourage la 2ème fois, je n'aurais pas pu garder l'enfant et j'aurais pris la décision de me faire avorter, avec un grand chagrin. 

Les femmes qui se font avorter ne le font pas par gaieté de cœur, ça n'est jamais un choix facile. mais qu'on leur laisse le choix, c'est leur corps, c'est leur vie. 

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